Faty DIENG déplore l’intolérance de la société sénégalaise : « On a tendance à vivre notre vie et à vivre la vie des autres… »

L’écrivaine et journaliste, Faty Dieng, auteure du roman ’’Chambre 7’’, a déploré, vendredi à Guédiawaye (banlieue de Dakar), l’intolérance de la société sénégalaise.

«On a tendance à vivre notre vie et à vivre la vie des autres. On est devenu intolérant dans cette société. Le rôle de la société n’est pas de juger, mais de donner la chance à tout le monde», a-t-elle notamment dit. 
 
Faty Dieng animait une conférence autour de son roman publié en 2019 aux Editions «L’Harmattan», en prélude à la Journée mondiale du livre dont la cérémonie officielle est prévue samedi à l’hôpital des enfants de Diamniadio. 
 
L’auteure du roman « Chambre 7 » est revenue sur le contenu de son livre dans une discussion à bâtons rompus avec des élèves du centre Sauvegarde de Pikine-Guédiawaye, membres pour la majorité du club de lecture de l’établissement. 
 
Elle a analysé l’histoire de Khady Mariam, l’héroïne de son roman qui a été libérée, après avoir purgé une peine de dix ans pour un meurtre. Khady est le fruit d’un inceste dont a été victime sa mère. Malgré les nombreuses vicissitudes de sa vie, elle parvient toujours à se relever. 
« Sortir de prison, purger sa peine ne signifie pas souvent être libre aux yeux de la société », a fait valoir Faty Dieng, par ailleurs présentatrice à la Télévision futurs médias (TFM).
 
Elle soutient qu’on voit tous les jours des cas similaires dans la société sénégalaise. 
 
L’écrivaine estime que la réinsertion sociale pose problème dans notre société et ’’il faut avoir le courage de le dire’’. 
 
« La société qui devait accueillir ces personnes, leur donner confiance, elle leur tourne le dos. Ces gens gardent jalousement leur empathie dans un monde hostile et intolérant », a martelé la romancière. 
 
«On a tendance à vivre notre vie et à vivre la vie des autres, on est devenu intolérant dans cette société, laquelle n’a pas pour rôle de juger, mais de donner la change à tout le monde » insiste-t-elle. 
 
Les élèves du Centre de sauvegarde de Pikine Guédiawaye ont apprécié l’ouvrage posant ainsi de nombreuses questions lesquelles ont tourné autour de la trame, des personnages et aussi de la genèse de ce premier roman de Mme Dieng. 
 
La direction du livre et de la lecture organisatrice de cette rencontre a offert un lot de livres au Centre sauvegarde de Pikine-Guédiawaye pour enrichir son fond documentaire. 
 
Formée au Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (CESTI), Faty Dieng, née à Touba où elle a grandi, a fait l’école d’excellence Mariama Ba de l’Ile de Gorée après des études primaires et le Daara dans la cité religieuse.

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