France : Qui est Pape Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation nationale ?

L’historien, spécialiste des États-Unis et des discriminations raciales, se présente comme l’antithèse de Jean-Michel Blanquer sur les questions de laïcité. De quoi rassurer les enseignants. Même s’il devra composer avec le programme très libéral d’Emmanuel Macron.

Exit Jean-Michel Blanquer, recordman du nombre de jours passés rue de Grenelle, ministre le moins aimé des enseignants, balayé par la grève historique du 13 janvier. Pap Ndiaye, 56 ans, est donc le nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Un spécialiste reconnu dans son domaine, mais très peu connu du grand public.

Enseignant à Sciences Po

L’historien, frère de l’écrivaine Marie Ndiaye, était jusqu’à présent enseignant à Sciences Po, membre du comité de rédaction de la revue L’histoire. Grand spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis, c’est un pionnier des blacks studies, spécialiste des discriminations raciales, cofondateur duCercle d’Action pour la promotion de la diversité.

« De manière calme et apaisée »

Un tournant majeur par rapport à l’ère Blanquer. Promoteur d’une laïcité de combat, qualifiée de mise sous tutelle idéologique par l’association Vigie de la laïcité, Jean-Michel Blanquer s’était fait également le pourfendeur de l’islamo-gauchisme et du wokisme. À l’inverse, Pape Ndiaye, né d’un père sénégalais et d’une mère française, prône l’apaisement sur ces questions. Je voudrais que ce lieu accueille, de manière calme et apaisée, la réflexion de la recherche et les débats qui traversent la société, déclarait-il en 2021 lors de sa nomination à la tête du musée de l’Immigration

De l’huile dans les rouages

Un profil qui devrait rassurer les enseignants. Reste que le nouveau ministre, qui perd la tutelle des Sports, confiée à Amélie Oudéa-Castéra, devra faire le grand écart entre ses convictions et le programme d’Emmanuel Macron. Celui-ci, très décrié par les syndicats d’enseignants, fait la part belle à l’orientation précoce (avec des stages en entreprise dès la cinquième) et à la réforme de l’enseignement professionnel. Surtout, il prévoit de renforcer l’autorité des chefs d’établissements et des directeurs d’école. Nos professeurs seront mieux rémunérés et libres d’innover, libres de choisir un établissement et de s abstraire d’un mouvement, a encore déclaré Emmanuel Macron durant la campagne.

Ouest-France

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